Je ne crois pas au modèle fadasse que nous vend notre société. Je n'ai jamais voulu d'enfants. Je ne veux pas me marier. Je ne pense pas que le couple exclusif hétéronormé soit la clé du bonheur.  Je ne me vois pas travailler toute ma vie 12 mois dans l'année pour gagner de l'argent, dans l'attente docile de la retraite. Je ne rêve pas au confort d'un appartement ou d'une maison qui m'appartiendrait. Je ne crois pas que l'obtention d'un bien matériel puisse m'apporter le bonheur. Je n'ai pas envie de me débarrasser de toutes les vieilleries de ma garde-robe pour m'acheter de nouveaux habits. Je déteste faire les boutiques. Je ne m'épile plus, je ne porte plus de soutien-gorge, je ne me maquille pas, je porte souvent des collants troués... Je n'aspire pas à posséder un Smartphone ou des vêtements de marque. Je préfère dépenser beaucoup d'argent pour manger sainement, et local. Je prends peu de plaisir à manger fast-food. Je ne crois pas que l'humain ait besoin de viande pour avoir un régime équilibré et bénéfique pour sa santé.

Je crois que la ville nous rend malade, que le béton nous étouffe, que la société nous brime, qu'on fait peser sur chacun de nous des millions d'injonctions contradictoires à nous faire perdre la raison, que ce n'est pas les marginaux qui ne sont pas adaptés à la société mais que c'est la société qui ne s'adapte pas à la richesse de l'humain, que notre gouvernement n'a jamais eu pour priorité le bien-être de sa population, qu'il crée de braves moutons obéissants, consommateurs, polluants, coupés de la nature, de leur humanité et de leur créativité...

Et vous savez quoi ? Le plus dingue dans cette histoire c'est que je suis heureuse. Débarrassée du bonheur illusoire que nous vend cette société nécrosée, aseptisée.